Et nous sommes revenus seuls - Lili Keller-Rosenberg

 Résumé


Revenue seule des camps de la mort avec ses deux petits frères, c'est avec ses yeux d'enfant que Lili revit chaque jour les longs mois de survie au coeur de la barbarie nazie.

Quand nous sommes revenus, nous ne pouvions parler à personne de cet enfer, de ces souffrances quotidiennes, de cette vie de bêtes battues que nous avions menée pendant près de deux ans dans une inhumanité indigne et impardonnable. Nous étions traumatisés et nous nous taisions. Et si, par hasard, nous nous risquions à évoquer ce passé si cruel, on ne nous croyait pas, on doutait de nos dires, on pensait que nous rajoutions des souffrances. De n'être pas crus nous vexait terriblement et, pendant longtemps, nous nous sommes tus. Puis j'ai beaucoup réfléchi : afin que la vie ait un sens après ce passé ignominieux, il me fallait témoigner pour révéler à tous, au monde, cette tragédie à nulle autre pareille. " Plus jamais ça ", ont dit tous les déportés au retour des camps, et pourtant...




Avis lecture 

Qui est ce « nous » ? D’où sont-ils « revenus » ? 

Il s’agit de Lili alors âgée de 12 ans et de ses deux petits frères, Robert qui a 11 ans et, le petit dernier, André 5 ans. Ils reviennent d’entre les morts. Dans les premières pages, Lili écrit : « Personne n’est venu nous chercher. » C’est terrible, on devine la séparation d’avec les adultes, les parents. 

Plusieurs mois plus tôt, leur père est déporté à Buchenwald et eux à Ravensbrück. Là-bas, les enfants restent dans le baraquement pendant que leur mère part travailler. Très vite, le plus jeune de la fratrie souffre du manque de nourriture. Cependant, Lili nous confie quelques moments de répit aux côtés de sa mère, des compagnes du camp devenues des amies. L’enfance et l’insouciance s’échappent. L’attente et l’horreur deviennent leur quotidien. La toute jeune adolescente sait la barbarie ; elle entend des bribes de ce que les femmes subissent, elle voit les morts. Ensuite, tous les trois tombent malades, ils changent de camp à quatre pour celui de Bergen-Belsen, leur mère attrape le typhus. (…)

Et puis, c’est le retour à la vie ou ça y ressemble. Le semblant de vie auprès d’un oncle et d’une tante, les retrouvailles avec leur mère, le retour dans le nord natal. 

C’est si difficile de lire, écouter, entendre un récit sur la déportation mais celui d’un enfant est d’autant plus fort (le mot est faible).

Je remercie les éditions Plon pour l’envoi de ce livre et je le recommande bien évidemment : il s’agit d’un témoignage qui secoue mais il est tellement important de le lire…

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