Bakhita - Véronique Olmi

Résumé  

Elle a été enlevée à sept ans dans son village du Darfour et a connu toutes les horreurs et les souffrances de l'esclavage. Rachetée à l'adolescence par le consul d'Italie, elle découvre un pays d'inégalités, de pauvreté et d'exclusion.

Affranchie à la suite d'un procès retentissant à Venise, elle entre dans les ordres et traverse le tumulte des deux guerres mondiales et du fascisme en vouant sa vie aux enfants pauvres.

Bakhita est le roman bouleversant de cette femme exceptionnelle qui fut tour à tour captive, domestique, religieuse et sainte. Avec une rare puissance d'évocation, Véronique Olmi en restitue le destin, les combats incroyables, la force et la grandeur d'âme dont la source cachée puise au souvenir de sa petite enfance avant qu'elle soit razziée.

Avis lecture 

Ce livre entre direct dans mon top 5 des livres préférés ! Une claque littéraire, historique. 

Littéraire, d'abord, car j'ai lu ce livre en ne sachant pas que Bakhita a « vraiment » existé. Eh oui, je l'ignorais. La thématique de ce livre est similaire à ce qu'a fait Toni Morrison en racontant l'esclavagisme mais pas vu de loin, avec retrait, mais bien au cœur des choses. Avec de la psychologie. Des précisions. Avec ce petit truc qui permet de mieux comprendre l'esclavagisme mais par le biais d'un personnage. Véronique Olmi donne vie et redonne de l'humanité à Bakhita qui, la majeure partie de sa vie, n'a été considérée que comme une curiosité au mieux – une bête diabolique, au pire. Bakhita, n'est pas le prénom de cette petite fille. Enfin, celui reçu par ses parents est oublié, perdu au fil du temps. Tout comme ses souvenirs heureux, ceux de sa petite enfance, aux côtés de sa sœur jumelle, de sa famille, de sa tribu. Bakhita est enlevée par des membres d'une autre tribu pour être vendue, trinqueballée, humiliée, sacrifiée, violentée, abusée. Elle est enlevée et connaît les pires sévices. Elle sillonne l'Afrique, sans repères, passe de maître en maître, fait de belles rencontres qui se terminent souvent mal. Et puis, sa chance arrive enfin : elle est achetée pour retrouver sa liberté. Elle quitte l'Afrique pour un autre continent et découvre l'Italie. Le pays où, peu à peu, elle connaît de meilleurs jours. Et puis d'autres choses se passent encore. Enfin, elle termine ses jours auprès de Dieu. Auprès des sœurs, de la religion, elle trouve certainement un repos. À moins que... 

Ça, c'est pour la claque littéraire. Pour le côté historique, j'ai été happée, soufflée par cette histoire. Quelle histoire, quel parcours de vie ! A la fois, exemplaire et magnifique, fort ; et puis, infiniment triste et consternant. C'est l'horreur du comportement humain, de sa bêtise qui nous saute aux yeux. C'est l'enfer d'une époque dont on a honte. Et puis, je dois l'avouer, j'ignorais que le racisme et la fascination malsaine pour les noirs était toujours en vigueur en Europe il y a seulement un siècle... Bref, j'ai appris en même temps que j'ai admirée cette femme hors du commun. Ce livre est magnifique, Bakhita est d'une grandeur d'âme ; lisez ce livre !