Rien n'est noir - Claire Berest

Résumé


À force de vouloir m’abriter en toi, j’ai perdu de vue que c’était toi, l’orage. Que c’est de toi que j’aurais dû vouloir m’abriter. Mais qui a envie de vivre abrité des orages? Et tout ça n’est pas triste, mi amor, parce que rien n’est noir, absolument rien.
Frida parle haut et fort, avec son corps fracassé par un accident de bus et ses manières excessives d’inviter la muerte et la vida dans chacun de ses gestes. Elle jure comme un charretier, boit des trempées de tequila, et elle ne voit pas où est le problème. Elle aime les manifestations politiques, mettre des fleurs dans les cheveux, parler de sexe crûment, et les fêtes à réveiller les squelettes. Et elle peint.
Frida aime par-dessus tout Diego, le peintre le plus célèbre du Mexique, son crapaud insatiable, fatal séducteur, qui couvre les murs de fresques gigantesques.


Avis lecture 

La couverture fait rêver : deux peintres ensemble, l'amour idéal, parfait. Deux personnages haut en couleurs – pas uniquement sur la couverture – une histoire mythique. 
L'histoire je ne la connaissais pas. Je croyais qu'il s'agissait d'une histoire plus simple, plus ordinaire mais c'était impossible, une erreur d'imaginer ça lorsque l'on pense à Frida Kahlo. 
D'abord il y a le basculement dans l'horreur, la tragédie d'un accident qui prive Frida de sa jeunesse, qui la cloue sur place – au sens premier du terme. Si jeune et déjà blessée.
Ensuite, il y a l'amour pour un peintre, pour sa peinture mais aussi pour lui. C'est le début d'une vie romancée, de quelque chose d'incroyable qui nous fait un peu rêver. Mais rien n'est simple.
Frida tombe amoureuse d'un artiste mexicain très réputé pour son art exprimé dans la rue, auprès des femmes également qu'il séduit en nombre. Malgré cela, Frida épouse Diego qui a l'âge d'être son père. Le couple est détonant, enfin je trouve. Je me demande si elle a été séduite par son art, par ce qu'il représentait, par lui seul ou pour toutes ces raisons ? 
L'histoire de ce couple est atypique, forcément. Ils voyagent aux États-Unis, deviennent un couple d'artistes, côtoient les gens à côtoyer à l'époque. Ils sont ensemble, se séparent, se retrouvent. Il l'aime mais se sent libre et elle l'aime librement en en séduisant d'autres. Toutefois, le bonheur n'est jamais permanent : Frida souffre toujours des blessures de son accident, elle souffre aussi d'avoir perdu un enfant... Ses tableaux sont donc un exutoire, elle peint comme d'autres écrivent pour se vider, combler un vide, oublier, avancer ? Ses tableaux sont d'une noirceur colorée : c'est beau et en même temps ô combien étrange, triste. Enfin, c'est mon sentiment. 
Ce livre revient sur la vie de la mexicaine la plus connue, de la femme la plus énigmatique, insaisissable, de cette femme qui arborait toujours des couleurs : sur elle, chez elle, sur ses toiles. Un très beau roman.


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