Ces rêves qu'on piétine - Sebastien Spitzer

Résumé


Sous les bombardements, dans Berlin assiégé, la femme la plus puissante du IIIe Reich se terre avec ses six enfants dans le dernier refuge des dignitaires de l'Allemagne nazie. L'ambitieuse s'est hissée jusqu'aux plus hautes marches du pouvoir sans jamais se retourner sur ceux qu'elle a sacrifiés. Aux dernières heures du funeste régime, Magda s'enfonce dans l'abîme, avec ses secrets.
Au même moment, des centaines de femmes et d'hommes avancent sur un chemin poussiéreux, s'accrochant à ce qu'il leur reste de vie. Parmi ces survivants de l'enfer des camps, marche une enfant frêle et silencieuse. Ava est la dépositaire d'une tragique mémoire : dans un rouleau de cuir, elle tient cachées les lettres d'un père. Richard Friedländer, raflé parmi les premiers juifs, fut condamné par la folie d'un homme et le silence d'une femme : sa fille.
Elle aurait pu le sauver.
Elle s'appelle Magda Goebbels.



Avis lecture 




Alerte : j'ai découvert un auteur à suivre ! J'ai A-DO-RE l'histoire, la plume de l'écrivain, tout, tout, vraiment tout !

Avril 1945, on pourrait penser que l'on voit le bout de la guerre mais non, Magda Goebbels s'apprête à un sacrifice immense et des juifs sont toujours persécutés, assassinés ou en fuite. 
Ici, s'alternent les récits de vie de Magda Goebbels avant et pendant les ultimes instants dans le bunker en compagnie de ses six plus jeunes enfants et de leur pseudo oncle Adolf Hitler... ; celui de la fuite (é)perdue de Fela et de sa petite fille Ava rescapées des camps, d'une grange en feu, de l'horreur humaine ; et puis, entre-deux, sont glissées des lettres adressées à Magda Goebbels de Richard Friedländer, son père ou beau-père. Je dois avouer que je ne savais pas que la Femme du Reich – en excluant Eva Braun – était probablement juive ou a eu un beau-père juif. Stupeur. Alors les lettres, évidemment, sont déchirantes bien qu'elles soient fictives. Le père écrit les morts, la maladie, l'appel au secours, l'implore et puis il meurt. Mais les choses se perpétuent, d'autres comprennent l'importance de ces lettres, de ces mots laissés sans réponses ; des hommes puis des femmes du camp vont se passer ce tas de papiers jusqu'à ce que Fela le récupère. C'est la seule chose qu'elle a avec elle lorsqu'elle tente de s'en sortir avec sa petite Ava. 
L'histoire est l'histoire vraie de Magda Goebbels et celle d'une jeune femme juive et de son enfant qui mettent à jour qui est réellement Magda. Magda l’insaisissable. La paumée sûrement. Celle qui n'a pas eu de chance enfant, peut-être, et qui voit grand pour elle. Qui est prête à tuer six de ses enfants pour qu'un soit glorifier. Qui épouse un homme pour son seul charisme d'être acclamé. Qui est fascinée par Adolf Hitler. Qui est une responsable directe de la mort de Richard Friendländer et de tant d'autres. 
Ce livre est un portrait de Magda, de ce qu'il y a d'insaisissable chez l'être humain, de ce vide qui pousse à l'horreur, de ces rêves qu'on piétine. Une claque littéraire. 

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