La goûteuse d'Hitler - Rosella Postorino

Résumé

1943. Reclus dans son quartier général en Prusse orientale, terrorisé à l'idée que l'on attente à sa vie, Hitler a fait recruter des goûteuses. Parmi elles, Rosa.

Quand les S.S. lui ordonnent de porter une cuillerée à sa bouche, Rosa s'exécute, la peur au ventre : chaque bouchée est peut-être la dernière. Mais elle doit affronter une autre guerre entre les murs de ce réfectoire : considérée comme « l'étrangère », Rosa, qui vient de Berlin, est en butte à l'hostilité de ses compagnes, dont Elfriede, personnalité aussi charismatique qu'autoritaire.

Pourtant, la réalité est la même pour toutes : consentir à leur rôle, c'est à la fois vouloir survivre et accepter l'idée de mourir.

Couronné en Italie par le prestigieux prix Campiello, ce roman saisissant est inspiré de l'histoire vraie de Margot Wölk. Rosella Postorino signe un texte envoûtant qui, en explorant l'ambiguïté des relations, interroge ce que signifie être et rester humain.

Avis lecture 

J'ai acheté ce livre comme j'en achète tant d'autres : le sujet de la 2GM traité sous toutes formes m'interpelle depuis longtemps déjà. Alors, quand j'ai vu passer ce livre un nombre incalculable de fois sur Instagram, je n'ai pas pu résister en le trouvant en librairie. Eh bien, j'ai bien fait de me le procurer !

J'ai adoré ma lecture mais je me pose une grande et importante question. J'ai cherché, cherché sur Internet mais... rien. Je vous explique : Margot Wölk, jeune allemande, est enrôlée par les SS ; elle devient une des quinze « goûteuses d'Hitler » comme on dit. Margot – ou plutôt Rosa dans l'histoire, son prénom est modifié – n'a pas le choix et se résout chaque jour, pendant deux ans, a monté dans le bus la conduisant sur ce qui devient son lieu de travail. Rosa subit, craint d'être empoisonnée, tout comme elle a peur de ne jamais revoir celui qu'elle aime – son mari s'étant engagé dans l'armée. Alors, elle vit chez ses beaux-parents, mène une vie plutôt triste, évidemment. Toutefois, au fil du temps, elle s'attache à ses compagnes de labeur, à ces autres femmes qui, comme elle, risquent leur vie pour sauver celle du Führer. Et puis – et c'est là qu'arrive mon questionnement – elle débute une relation avec un SS. Est-ce vrai ? Enfin, est-ce arrivé à la véritable Margot ? N'ayant pas trouvé de réponse positive sur Internet, je crois qu'il s'agit d'une liberté prise par l'auteur. Si tel est le cas, je trouve cela ignoble de salir la réputation d'une femme – vieille, au moment où elle relate ce passé – une femme qui en a bavé. Après, bien sûr, si les faits relatés sont véridiques : je ne juge pas la femme... mais est-ce vrai ? Ensuite, Rosa toujours, se sent responsable du sort d'une ses compagnes – je ne peux pas en dire plus sans révéler l'intrigue – mais là encore, si cela n'est jamais arrivé : quelle image faussée de cette femme nous donne l'auteur ? (...)

Autrement, j'ai vraiment apprécié cette lecture qui réussit l'exploit de nous immerger dans cette époque avec des personnages authentiques. De plus, certaines mentions historiques nous permettent vraiment de suivre le fil de l'histoire. C'est une réussite.