La Reine du silence - Marie Nimier

résumé 


Mon père a trouvé la mort un vendredi soir. Son Aston Martin s'est écrasée contre le parapet d'un pont. Je n'étais pas dans la voiture. J'avais 5 ans. De lui, il me reste peu de souvenirs, et quelques trésors : une montre qui sonne les heures, un stylo dont la plume penche à droite et cette carte postale, où il me demandait en lettres capitales : que dit la reine du silence ? Cette phrase posait une énigme impossible à résoudre pour la petite fille que j'étais, énigme cruelle et envoûtante qui résume toute la difficulté du métier d'enfant. Enigme qui, à l'époque, se formulait ainsi : Que pourrait bien dire la Reine du silence sans y perdre son titre, et l'affection de son papa ? Ou encore : comment, à la fois, parler, et ne pas parler ? J'étais coincée. Prise au piège de l'intelligence paternelle. M. N. Marie Nimier ose avec ce nouveau livre s'attacher à la figure de son père, Roger Nimier. Elle explore l'amas de tôles froissées, interrogeant avec gravité le destin de cet écrivain que ses amis décrivent tour à tour, et parfois simultanément, comme un être désinvolte, sérieux, menteur, loyal, tendre, indifférent et malhabile de ses sentiments comme on est maladroit de ses mains.



Avis lecture



Si j'avais l'opportunité (le cran aussi d'une certaine façon) d'échanger avec l'auteur, je lui dirais : « Détachez-vous de cette aura paternelle, enfin plutôt de ce personnage à la fois envahissant et absent de votre enfance – de votre vie car vous êtes quelqu'un à vous seule. » Et là, je rajouterais parce que j'apprécie vraiment son talent et que je ne connais pas cet autre auteur Nimier (oui, honte à moi, je ne l'ai pas lu) : « C'est vous l'auteur pour moi ! Vous faites partie (toujours pour moi mais d'autres seront d'accord eux aussi) des grands auteurs de ces dernières décennies... » 

En réalité, il m'est plus difficile de dire des mots sur ce que j'ai lu parce que c'est touchant de lire une femme – petite fille criant son amour, son adoration, son désarroi, sa peine d'être la fille d'un père que l'on a perdu si jeune et qui semble n'avoir pas beaucoup été présent par le passé. On a plus envie de réconforter, de conforter – cela semble plus approprié – l'auteur en lui assurant qu'elle est devenue quelqu'un : certes la fille d'un immense auteur français du XXe siècle mais aussi une immense auteur, elle aussi !
Si vous ne connaissez pas du tout l'auteur, évidemment, il faut lire ce livre (et puis d'autres). Et puis, si vous vous demandez comme Roger Nimier « que dit la Reine du silence ? », il me semble que ce sont les non-dits, l'amour, les questionnements, la tristesse, la vie, son histoire, etc. 
Il vous faut donc découvrir la Reine du silence car elle a bien des choses à dire !

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